
« A colorful cast of thousands ! », c’était ainsi qu’en 1953 la bande-annonce du film « White Witch Doctor » présentait le quatrième personnage de l’intrigue, un casting composé de « milliers » de figurants congolais. Entre décors en carton-pâte d’une Afrique fantasmée et images réelles d’autochtones soumis à un regard ethnicisant, comment reconstruire un imaginaire hors du récit colonial en redonnant une juste place aux figurant·es noir·es représenté·es de manière stéréotypée ? C’est en donnant à ces figurant·es une posture de sujets regardant et non plus d’objets regardés qu’ Agnès Lalau a tenté de répondre à cette question en réalisant une série de portraits à l’encre de chine inspirés de ce film. Son travail interroge la vision que l’industrie hollywoodienne a pu projeter sur le Congo au temps de la colonisation belge, véhiculant des stéréotypes encore vivaces aujourd’hui.